dimanche 20 mars 2011

L’avenir de la radio se joue aussi sur le net.


Article publié sur OWNI.fr

Médiamétrie a sorti, ce 15 mars en conférence de presse, ses chiffres 2010 de l’année Internet qui montrent une montée en puissance de la radio en ligne.

"Sur l’année, les sites Internet des radios ont enregistré 34% d’augmentation d’audience" expliquaient ce mardi 15 mars les responsables de Médiamétrie aux journalistes venus entendre leur synthèse sur l’année Internet 2010.

Mieux : selon l’institut, les internautes font montre d’un gros appétit pour les contenus audio. Il enregistre ainsi une explosion des téléchargements de podcasts radio en décembre 2010 par rapport à l’année précédente : 14 millions, soit 26.5% d’augmentation.

Notons que ces tendances sont identiques partout dans le monde. Aux Etats-Unis, l’excellent site Inside Radio révèle dans sa newsletter du 14 mars que depuis juillet, l’audience de la radio sur Internet a bondi de plus de 28% chez l’oncle Sam, qu’il s’agisse des hertziennes ou de pure-players comme Pandora (nous reviendrons sur le passionnant détail de cette newsletter dans un prochain billet).

15 millions de mobinautes par mois !

Les radios de format jeune montrent l’exemple (notre billet du 13 janvier). Jérôme Fouqueray, le patron de Fun Radio, misant sur les applis web, nous expliquait en janvier 2011 que la part de son audience totale générée par le net avait atteint les 13% (Médiamétrie, streaming-live radio, Nov. Decembre 2010). Comment s’y est-il pris ? Pour mieux s’inviter dans l’ordinateur ou le Smartphone de son jeune auditeur, le patron des musicales du groupe RTL nous expliquait avoir notamment beaucoup investi sur Facebook : aujourd’hui, plus de 800.000 personnes sont fans de la page FUN, ce qui lui permet de se déclarer comme étant le premier… sur ce réseau social.

NRJ n’est évidemment pas en reste. Sa filiale Allemande, Energy.de, annonçait fièrement en fin d’année 2010 que ses ouvertures de streaming, avec plus de 36 millions de cessions ouvertes, avaient augmenté de 275% en un an outre-Rhin ! Et bien entendu, la station de Jean-Paul Baudecroux affiche près de 700 000 fans sur sa page Facebook, sans compter les pages dédiées aux émissions, précise-t-elle.

Troisième au palmarès des radios qui misent sur les médias sociaux, Skyrock, visionnaire avec les fameux Skyblogs, vient de dépasser les 500 000 fans sur sa page dédiée. Son audience, confortable, continue d’ailleurs de se développer.

La conquête du temps de disponibilité des auditeurs.

Cette stratégie « d’invasion » des écrans ne manque pas de bon sens : il faut juste aller chercher l’auditeur où il se trouve, et se rappeler sans cesse à son bon souvenir. Dans son communiqué, Médiamétrie confirme l’engouement des français pour les réseaux sociaux : « Plus des ¾ des Internautes ont consulté un blog ou un site communautaire en décembre 2010, soit 32.1 millions par mois, et 11.7 millions par jour. Sur ces mêmes sites, les internautes restent de plus en plus longtemps : en moyenne, ils y passent 5h30 par mois, soit 1h20 de plus qu’il y a un an ». Même réflexion au sujet des smartphones et des tablettes. Ils se multiplient dans les poches des français. Les « mobinautes » sont désormais 15.5 millions par mois, soit 3.3 millions de plus que l’année dernière.

Les radios qui jouent le jeu de la complémentarité média et du « multi-plate-forme » obtiennent donc des résultats. Pour une raison simple : la guerre de l’audience se joue aujourd’hui aussi sur le temps de disponibilité des auditeurs. Il n’y a plus de malédiction : pendant qu’ils sont derrière leur PC, leur iPhone ou leur iPad, les inter/mobinautes peuvent aussi écouter la radio, et partager son univers. C’est là qu’il faut donc « attaquer ». Médiamétrie a d’ailleurs repéré un « pic d’audience » de la radio sur le web :

(il) se situe entre 11h15 et 11h30, (…) preuve -s’il en était besoin- que la consommation des internautes renforce la consommation plus classique de la radio.

Après la ménagère de moins de 50 ans, la nouvelle cible que les radios chouchouteront sera-t-elle… l’employé de bureau ?

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